CERRHUD

Un numéro spécial de la revue SRHM révèle des aspects peu connus des droits en santé sexuelle et reproductive au Bénin, au Burkina Faso et au Maroc

Dans de nombreux pays à faible et moyen revenu, l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive (SSR) reste un problème en raison, entre autres, du manque de données probantes pour orienter les décideurs dans l’élaboration de politiques adaptées. Financé par AmplifyChange, le projet de renforcement des capacités de l’Afrique francophone pour la production de connaissances basées sur les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) a contribué au développement d’une masse critique de jeunes chercheurs dont les travaux publiés dans le numéro spécial de la revue Sexual and Reproductive Health Matters (SRHM).

Le projet a été mis en œuvre par le Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie (CERRHUD) en collaboration avec ses partenaires que sont l’association “Ensemble pour les Droits et Santé Sexuelle et de la Reproduction” (EDSSR) du Maroc, l’Université Gamel Abdel Nasser de la Guinée et la revue scientifique Questions de Santé Sexuelle et Reproductive (Sexual and Reproductive Health Matters (SRHM)).

L’un des objectifs de la revue SRHM est d’aider les chercheurs les moins expérimentés à publier leurs travaux. La participation à ce programme de mentorat financé par AmplifyChange est une excellente occasion pour cela. Le résultat de ce mentorat est cette série de six articles, tous intéressants, dirigés par des chercheurs émergents, mais aussi par des seniors qui ont permis cette collaboration internationale.“Ces jeunes ont également bénéficié d’outils pour influencer des politiques et des programmes”, a déclaré Prof. Vincent de Brouwere, membre du comité éditorial de SRHM.

Répondre aux besoins en données sur la SSR

Ce projet est en réalité une réponse à la nécessité de disposer en Afrique francophone d’une masse critique de chercheurs outillés pour générer des données de qualité indispensables pour convaincre les décideurs de concevoir et de mettre en œuvre des politiques en matière de DSSR. Au nombre de six, les bénéficiaires proviennent du Bénin, du Burkina Faso et du Maroc.

“Plus que jamais, il est important que nous disposions des compétences et des ressources nécessaires, en tenant compte de notre contexte, afin de pouvoir remonter avec les nuances spécifiques à ce contexte les connaissances dont nous avons besoin pour élaborer, à l’échelle mondiale, les politiques les plus adaptées possibles. Le parcours avec SRHM sur ce projet revêt un intérêt particulier car il dote de manière spécifique un certain nombre de chercheurs capables de penser, d’étudier et de rapporter à l’audience mondiale les sujets les plus spécifiques qui nous intéressent en matière de santé sexuelle et reproductive”, a martelé Dr Jean-Paul Dossou, Directeur exécutif du CERRHUD.

Des voix émergentes

Chacun des mentorés a bénéficié de l’expertise de chercheurs seniors. Vanessa Sekpon a été encadrée par Dr Isabelle Lange de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Imane Kajjoune a bénéficié de l’accompagnement de Dr Bouchra Assarag de l’École nationale de Santé publique de Rabat. Mamadou Ouattara, encadré par Dr Alain Prual, chercheur sénior indépendant. Pacôme Acotcheou a eu pour mentor Dr Thérèse Delvaux de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers (Belgique). Sanae Elomranie a été accompagnée par Dr Bettina Utz de l’Université Heidelberg en Allemagne. Alis Bambara a bénéficié du soutien du Dr Alexandre Delamou de l’Université Gamal Abdel-Nasser de Conakry.

Curieux et enthousiastes, ces jeunes chercheurs vont progressivement apporter de nouvelles connaissances et susciter une nouvelle dynamique sur des questions cruciales telles que l’avortement, la santé des adolescents et l’accouchement humanisé. Leurs compétences ont également été renforcées en matière de plaidoyer. Le Dr Bouchra Assarag, Coordonnatrice Afrique francophone de la revue SRHM, les accueille avec beaucoup d’espoir.

“Nous avons des avancées sur certaines thématiques telles que la santé maternelle et néonatale surtout en Afrique du Nord, mais nous avons d’autres thématiques pour lesquelles nous avons besoin de produire des connaissances pour essayer d’influencer les décideurs”, a-t-elle martelé.

Six articles, une mine de connaissances

Dans sa publication, Vanessa Sekpon du Bénin met en relief les normes sociales entourant les expériences d’avortement chez les adolescentes et les jeunes femmes au Bénin. Celle de son compatriote Pacôme Acotchéoua porte sur la pratique contraceptive moderne chez les adolescentes au Bénin : Tendances, déterminants et perspectives.

L’article de Sanae Elomrani du Maroc est intitulé : Avortement au Maroc et virage au drame : femmes et professionnels de santé en parlent ! Une étude transversale mixte à Agadir. Sa compatriote Imane Kajjoune a mené ses travaux sur l’expérience de l’accouchement en milieu surveillé dans la province d’Essaouira au Maroc.

L’article intitulé Effets identitaires de la socialisation différentielle de genre sur les aspirations au premier enfant et au mariage des jeunes adolescent(e)s à Ouagadougou : une étude mixte est le fruit des travaux menés par Alis Bambara du Burkina Faso. Mamadou Ouattara a quant à lui mis en relief le profil des utilisatrices et les facteurs associés à la satisfaction des clientes de la qualité des soins après avortement au Burkina Faso à travers une étude transversale menée dans six régions.

Le plaidoyer

Les résultats de recherche ont permis l’élaboration d’actions de plaidoyer dont la mise en œuvre a commencé. Au cours Les mentorés au cours de ce webinaire, les mentorés ont présenté ces actions. Deux personnalités ont également partagé leurs expériences en la matière avec les participants.

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